[hassan.achantrou]

Après la levée des sanctions des Nations Unies, la Libye a réalisé des progrès importants en vue d'adopter un système politique plus ouvert et une économie de marché. Malgré ces efforts, l'avenir du système politique et économique national reste dans une grande mesure incertain.

La Libye continue d'accorder beaucoup d'importance à l'Afrique et d'être l'un des principaux soutiens de l'Union africaine. Elle continue d'apporter un appui financier aux États africains en difficulté et participe activement au règlement de conflits dans différentes régions du continent. Avec l'aide des pays africains, la Libye a été élue cette année à la présidence du Comité des droits de l'homme de l'ONU à Genève. La collaboration de l'UNICEF avec des organisations non gouvernementales nationales s'est avérée efficace lorsqu'il s'agit de traiter de questions délicates et controversées.

Les priorités de l'UNICEF

Combattre le VIH/SIDA est une priorité absolue. À cette fin, la collaboration avec des ONG locales en vue d'inscrire le VIH/SIDA au premier plan du programme national de développement s'avère très efficace. La nature délicate de la question et les liens importants qui existent avec la toxicomanie constituent des défis essentiels. D'après les statistiques dont on dispose, la toxicomanie est le principal facteur de transmission du VIH/SIDA en Libye. Il est donc nécessaire de faire appel à d'autres acteurs, dont la police, le pouvoir judiciaire, les ONG traitant de la toxicomanie et les organisations de jeunes.

Par exemple, les ONG susmentionnées savent très bien s'adresser aux décideurs du secteur public, au moyen de campagnes de communication intensives visant à mobiliser les ressources nécessaires à une stratégie nationale concertée de lutte contre le problème du VIH/SIDA. En coopérant avec ces ONG et en formant leurs membres à la prévention et à la protection du VIH/SIDA, l'UNICEF est parvenu à créer une solide alliance progressant dans la bonne direction. En conséquence, tous les aspects de la question du VIH/SIDA sont maintenant ouvertement débattus, y compris l'ampleur du problème, ses liens avec la toxicomanie et les lacunes de la lutte actuellement menée contre la maladie. Les statistiques alarmantes sur la prévalence du VIH/SIDA et de la toxicomanie sont rendues publiques. Fait plus important, les dirigeants du pays ont indiqué très clairement que tous les citoyens devaient lutter contre le VIH/SIDA en adoptant une approche proactive et transparente.

En septembre 2002, le Gouvernement lybien a lancé un Programme national de lutte contre le SIDA, doté d'un mandat progressiste et de ressources financières adéquates. Le Programme national de lutte contre le SIDA a commencé par organiser la Semaine nationale contre le SIDA (du 11 au 18 décembre 2002), à laquelle ont participé de façon importante le secteur public et les ONG, y compris les mosquées, les clubs de sport et les rassemblements communautaires. Cette semaine a permis de proposer de nombreuses activités en matière d'éducation et de communication et a réussi à rallier le public autour de son slogan « Non aux préjugés et à la discrimination ». Les activités de cette semaine ont également bénéficié de l'appui sans précédent des dirigeants de haut niveau et des médias nationaux. Les supports d'IEC, qui ont été produits à l'occasion de cette semaine, se caractérisaient par un degré élevé de franchise et de transparence et ont été distribués à grande échelle et à tous les publics. En octobre 2002, les organismes des Nations Unies ouvrant en Libye ont établi un groupe thématique chargé d'apporter une assistance technique au Programme national de lutte contre le SIDA. Par la suite, des réunions ont régulièrement eu lieu avec le Président du Programme national de lutte contre le SIDA afin d'élaborer une stratégie nationale et un plan d'action pour l'année 2003. L'UNICEF a joué à cet égard un rôle de premier plan.

En matière d'éradication de la polio, l'UNICEF a collaboré activement avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Gouvernement de la Libye en vue d'achever le rapport de la Libye présenté en février 2003 au Comité de certification régionale de l'éradication de la polio. Pour la première fois, le rapport de la Libye comprenait les quatre critères de surveillance requis pour pouvoir prétendre à la certification. En plus de sa collaboration avec les dirigeants, l'UNICEF coopère étroitement avec l'OMS et le Programme national élargi de vaccination afin de mettre au point et de produire des supports d'information, d'éducation et de communication destinés à différents publics dans le cadre du système de surveillance de la paralysie flasque aiguë (la PFA est une paralysie causée par la polio). Comme de nombreux Libyens se font soigner dans des pays voisins (en particulier en Tunisie), il est devenu nécessaire d'établir un système de notification et de suivi des cas de PFA traités dans des centres de santé tunisiens. Avec l'aide du bureau tunisien de l'UNICEF, le Gouvernement et les autorités sanitaires tunisiennes ont conclu en juillet 2002 un accord portant sur un système de déclaration et de suivi des cas de PFA constatés chez des ressortissants libyens se trouvant à l'intérieur des frontières tunisiennes.